Pour une loi intégrale contre les violences sexistes et sexuelles
Malgré l’ampleur du mouvement #Metoo, la réponse judiciaire, politique et institutionnelle n’est pas au rendez-vous en France. Le nombre de condamnations reste extrêmement faible : 94% des affaires de viol ont été classées sans suite en 2021.
Associations féministes (dont MeTooMedia), syndicats, juristes, défenseur.es des droits humains et expert.e.s ont donc mis en commun leurs expertises et leur expérience de terrain et ont élaboré 142 propositions (législatives, réglementaires, budgétaires…) dévoilées en novembre 2024. MeTooMedia demande qu’enfin, les pouvoirs publics apportent une réponse globale et cohérente à ce problème massif. Voici les grandes mesures applicables dans les mondes des médias et de la culture.
Une politique publique continue et coordonnée
Un budget à la hauteur des enjeux
L’éducation et la prévention pour faire reculer la culture du viol
La lutte contre l’industrie pornocriminelle et pédocriminelle et la culture du viol en ligne. Les contenus pornographiques banalisent les violences sexuelles et la haine misogyne et raciste avec un impact grandissant sur les modèles de sexualité des jeunes.
La responsabilisation des employeurs sur la prévention des violences et la protection des victimes.
Une prise en charge et des soins accessibles pour toutes les victimes avec le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale des soins psychologiques et du traitement du psychotraumatisme et la création de centres de prise en charge d’urgence accessibles 24h/24, sur le modèle belge.
L’amélioration du dépôt de plainte et de l’accueil des victimes dans les commissariats.
Des moyens pour une justice réellement spécialisée (formation, recours encadré aux experts, fin de la déqualification des viols via la correctionnalisation ou l’usage des cours criminelles).
Une politique de suivi des agresseurs par des équipes pluridisciplinaires pendant et après leur sanction pénale afin d’éviter la récidive.